Du stress pour les manchots royaux

22/9/12

De nationalgeographic.fr

Qu’est-ce qui stresse les manchots royaux? Pour le savoir, une équipe de chercheurs a confronté les oiseaux d’une même colonie à différents types de stress.



Colonie de manchots royaux - Crédit photo : Vincent Viblanc / IPEV


À force de côtoyer des scientifiques, les manchots royaux risqueraient bien de s’y habituer.

Malgré l’isolement de l’archipel sub-antarctique, ces drôles d’oiseaux sont pourtant confrontés à des perturbations humaines, qu’elles soient scientifiques ou touristiques. Pour tenter de déterminer leur niveau de stress, une équipe de scientifiques franco-suisse de l’université de Strasbourg (CNRS) et de l’université de Lausanne (Suisse) a mené une étude. Les résultats ont été publiés dans la revue BMC ecology.

« Dans la colonie de manchots royaux où nous travaillons, il y a deux zones qui diffèrent nettement dans le niveau de dérangement humain auquel elles sont soumises. Certains oiseaux se reproduisent près des installations scientifiques et humaines dans une zone sujette à un dérangement important, tandis que d’autres se reproduisent plus loin, dans une zone où l’activité humaine est faible », détaille Vincent Viblanc, chercheur à l’université de Lausanne. Pour quantifier leur niveau de stress, l’équipe a soumis des manchots à trois stimuli différents : une simple observation à quelques mètres des spécimens, une brève capture de trois minutes et une perturbation sonore effectuée à l’aide d’objets métalliques. Les réponses au stress ont été évaluées à l’aide de cardiofréquencemètres placés sur les oiseaux.

Résultats : les manchots issus des zones les plus fréquentées par les humains se sont montrés plus calmes à l’approche des scientifiques et au dérangement sonore, manifestant de faibles signes de stress. Cependant, lorsqu’ils ont été capturés, leur rythme cardiaque s’est affolé autant que celui de leurs confrères issus des zones isolées.

Ces données soulèvent la question de l’impact de la présence scientifique sur les colonies de manchots royaux. Si les oiseaux tendent à s’habituer à la présence humaine, cela pourrait être bénéfique tant du point de vue de la recherche que de celui de la conservation. Toutefois les conséquences à long terme (succès à l’éclosion, modification de la croissance…) de cette accoutumance restent inconnues. Par ailleurs, l’hypothèse que le stress des manchots ne provienne pas d’un dérangement humain mais d’une sélection influençant la composition naturelle des populations ne peut être exclue.

Sylvia Guirand

Source : http://www.nationalgeographic.fr/actualite/stress-manchot/7918168/
 
 

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