Première action pour sauver les 40 derniers ‘Omama’o
De ladepeche.pf
L’association Manu, Société d’ornithologie de Polynésie, lance une campagne de lutte contre les merles et bulbuls, prédateurs du Monarque de Tahiti, dans les vallées de Punaauia et Paea, seul endroit au monde où l’on trouve cet oiseau menacé d’extinction.
Une quarantaine d’individus vivent encore dans les hauteurs mais leur survie est menacée par plusieurs prédateurs dont les rats, les merles et les bulbuls.
Des cages afin de piéger les merles et bulbuls sont confectionnées avant d’être placées chez les particuliers souhaitant soutenir l’action de sauvegarde des monarques de Tahiti ou ‘Omama’o.
Pour cette campagne de lutte contre la prolifération des merles et des bulbuls, l’association peut compter sur l’ornithologue Sussana Saaverdra, experte en éradication d’oiseaux nuisibles, arrivée depuis deux semaines au fenua.
C’est une grande première sur le fenua. Une campagne afin de lutter contre la prolifération des merles et des bulbuls vient d’être lancée par l’association Manu impliquant la population de Punaauia et Paea. L’objectif : sauver les Monarques de Tahiti, ce petit oiseau dont il ne reste que 40 individus au monde et qui se trouvent seulement à Punaauia et Paea ! Pour les sauver, il faut réduire le nombre de leurs prédateurs, les merles et les bulbuls principalement. un appel à la population a été lancé. Des cages sont confectionnées par les bénévoles et Cepia de l’association Manu depuis deux semaines avant d’être placées chez les particuliers souhaitant soutenir cette campagne de sauvegarde de l’espèce. En attendant, une soixantaine d’oiseaux déjà capturés attendent d’être placés dans les pièges car leur présence attirera les autres oiseaux de leur espèce. Reconnue d’utilité publique, cette association existe depuis 1990, mais c’est réellement depuis 2008 avec 6 salariés que son action se concrétise autrement que par l’étude des populations menacées d’extinction. En Polynésie 19 espèces sont en voix de disparition dont 6 à un niveau critique.
Le travail de l’association Manu porte ses fruits car en 13 ans ils ont obtenu en moyenne 2 à 3 jeunes Monarques de Tahiti par an. L’appel à la population est une action clé pour sa sauvegarde.
L’un des 30 oiseaux les plus menacés au monde
En Polynésie française, deux espèces d’oiseaux endémiques sont particulièrement menacées de disparition : le Monarque de Tahiti et le Monarque de Fatu Hiva, avec seulement 40 et 70 oiseaux identifiés respectivement en 2010. C’est l’un des 30 oiseaux les plus menacés au monde ! Manu a fait appel aux entreprises et à la population pour trouver les financements nécessaires à la poursuite de son programme de sauvegarde. Le Monarque de Tahiti doit lutter contre plusieurs Espèces exotiques envahissantes (EEE) qui interagissent entre elles simultanément : le Rat noir, les oiseaux introduits tels que le Martin triste, le Bulbul à ventre rouge et le Busard de Gould, mais aussi des plantes invasives qui détruisent son habitat, tels que le Miconia, le Tulipier du Gabon, mais encore le bétail (chèvre et cochon).
Ce projet d’appel à la population vise à renforcer l’action des salariés de l’association Manu, qui réalisent régulièrement des campagnes d’empoisonnement des rats dans les vallées et des captures de merles et de bulbuls. Les membres de l’association sensibilisent également les habitants des vallées à détruire la végétation comme le Miconia et le Tulipier du Gabon, qui menace l’habitat du Monarque de Tahiti. En partenariat avec les communes impliquées, les hôtels, les écoles, l’association Tamarii pointe des pêcheurs, la Direction de l’Environnement est toujours dans l’attente d’un financement du haut-commissariat.
L’association Manu invite la population à les aider pour sauver le monarque de Tahiti en réduisant la population de merles et de bulbuls, prédateurs de cette espèce en danger d’extinction avec seulement 40 individus présents uniquement sur Punaauia et Paea.
Réunion d’information le 27 juillet
Pendant 6 mois l’objectif est de placer un maximum de cages chez les particuliers dans les trois vallées Maruapo, Papehue et Tiapa, afin de capturer un maximum de merles et de bulbuls. “Concrètement l’idée est d’atteindre un chiffre très bas de ces oiseaux dans les vallées, pour éviter la recolonisation dans les hauteurs, là où vit le Monarque. On fait du porte-à-porte et nous plaçons une cage avec déjà un oiseau dedans pour attirer les autres. L’objectif est de 100 captures par jour, 3000 en 6 mois. Nous tournerons chaque jour pour récupérer les oiseaux capturés chez les particuliers. Un travail intense nous attend. Pour l’instant 60 personnes ont accepté”, confie Thomas Ghestemme qui est coordinateur général de l’association Manu via l’animation de deux Groupes de Gestion Participative (GGP) créés récemment sur Tahiti et sur Fatu Hiva. “Une réunion d’information sera organisée le 27 juillet à l’école Papehue de Paea. Pour l’instant, nous avons un réseau de volontaires très organisé pour la fabrication des pièges destinés à assurer la survie des ‘Omama’o. Nous y travaillons activement. Nous souhaitons demander l’aide de la population pour participer à la capture des oiseaux nuisibles. Il suffit de nous appeler et nous leur apprendrons à manipuler les pièges et à les poser aux meilleurs emplacements dans les jardins. C’est ce que nous expliquerons lors de cette réunion où tous les habitants de la vallée seront conviés dans une dizaine de jours”, conclut Thomas Ghestemme.
Source : http://www.ladepeche.pf/article/societe/premiere-action-pour-sauver-les-40-derniers-%E2%80%98omama%E2%80%99oPartagez sur les réseaux sociaux
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