Un épervier s'amusant à tourmenter des geais.

24/9/12

De ornithomedia.com



Épervier brun (Accipiter striatus) et Geai à nuque blanche (Cyanocorax cyanopogon), Felixlândia, du Minas Gerais (Brésil).
Photos : GHSF / Revista Brasileira de Ornitologia


Le jeu chez les oiseaux est un comportement difficile à repérer. Différents auteurs l'ont décrit comme une activité motrice sans but apparent, constitué de comportements incomplets, réarrangés, excessifs ou répétitifs, avec ou sans utilisation d'objet. Il est le plus souvent observé chez les jeunes, car il est essentiel dans l'acquisition et le développement des capacités motrices, sociales et cognitives.
Le jeu a déjà été observé chez au moins 13 ordres d'oiseaux. Au Brésil, il a déjà été noté chez différentes familles (Ardeidés, Phalacrocoracidés, Psittacidés, Falconidés, Trochilidés, Hirundinidés, Tyrannidés); des articles ont par ailleurs récemment été publiés sur ce sujet concernant le Cormoran vigua (Phalacrocorax brasilianus), le Butor strié (Butorides striata) et le Pépoaza voilé (Xolmis velatus).
Dans un article publié en 2012 dans la Revista Brasileira de Ornitologia, des ornithologues ont décrit le cas d'un Épervier brun (Accipiter striatus) semblant prendre du plaisir à poursuivre un groupe de dix Geais à nuque blanche (Cyanocorax cyanopogon) près de Felixlândia, dans l'état du Minas Gerais, au sud-est du Brésil. Le rapace volait lentement et sans bruit, sans signe d'agressivité. Les geais étaient par contre bruyants, lançant notamment des imitations de Buses à gros bec (Rupornis magnirostris) et de Carnifex à collier (Micrastur semitorquatus) (deux concurrents de l'épervier) et se déplaçant d'arbre en arbre. Une fois tous posés, l'épervier se remettait à les poursuivre, sans intention visible d'en attraper un, semblant visiblement trouver du plaisir à les "tourmenter".
En dépit de l'existence d'autres hypothèses pouvant expliquer cette scène, comme la prédation ou la défense d'un territoire, les auteurs de l'article estiment qu'il s'agissait là d'un jeu pour le rapace : plusieurs indices allaient en effet dans ce sens, comme la répétitivité et la longueur de la scène (1h30) ou encore la lenteur du vol, l'absence de tentatives d'attaque ou de geai finalement tué.
L'Épervier brun a déjà été vu embêtant "pour le plaisir" d'autres espèces, comme le Geai bleu (Cyanocitta cristata), le Pic flamboyant (Colaptes auratus), le Pigeon biset (Columba livia) et l'Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris). D'autre part, les geais ne font pas partie des proies habituelles de l'épervier car trop grands.
D'autres rapaces, jeunes et adultes, semblent éprouver une certaine satisfaction à "tourmenter" d'autres oiseaux : en Italie, 47 cas de Busards cendrés (Circus pygargus) poursuivant "pour le plaisir" des oiseaux appartenant à sept espèces, dont la Pie bavarde (Pica pica) et la Corneille noire (Corvus corone), ont été décrits.
Source :
Lílian Mariana Costa, Guilherme H. S. Freitas, João Carlos C. Pena et Marcos Rodrigues (2012). O comportamento de brincar de um gavião-miúdo (Accipiter striatus) perseguindo um bando de gralha-cancã (Cyanocorax cyanopogon). Revista Brasileira de Ornitologia, 20(1), 40-43. www.ararajuba.org.br/sbo/ararajuba/artigos/Volume201/rbo201art7.pdf

Source : http://www.ornithomedia.com/infos/breves/breves_art1_355.htm
 
 

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