Ramen Narainsamy

Ornithologue et ancien photographe de la Royal Air Force, Ramen Narainsamy a combiné sa passion et son métier dans un beau-livre : Birds of the Mascarene.




Les oiseaux n’ont pas de secret pour lui. Et à peine Ramen Narainsamy les évoquet-il que ses yeux se mettent à pétiller. On comprend aussitôt pourquoi il a consacré un livre illustré de 360 pages aux oiseaux endémiques, migrateurs et exotiques de Maurice, Rodrigues et La Réunion. Les Mascareignes, et surtout l’île Ronde, l’île aux Aigrettes, l’îlot Gabriel et l’île aux Cocos sont le refuge de nombreuses espèces d’oiseaux uniques au monde, comme en témoigne Birds of The Mascarene.

Son livre, Ramen Narainsamy l’a conçu pour qu’il devienne un ouvrage de référence aussi bien pour les scientifi ques que dans le milieu éducatif. « Je veux que les enfants des Mascareignes prennent conscience de leur héritage naturel pour qu’ils le préservent et ne répètent pas les erreurs de leurs parents » , explique l’ornithologue. C’est pourquoi les explications sont simples, bien présentées, une fiche technique accompagnant chaque oiseau, et les photos de toute beauté.


Au fil des pages, on apprend ainsi que la perruche à collier est l’une des neuf espèces endémiques survivantes de notre île, que le pigeon des mares se nourrit notamment des fruits du troène, que la période de reproduction du merle s’étend de novembre à février, ou encore que l’échenilleur de Maurice vit en petits groupes à Bel- Ombre, Pétrin et Bras- d’Eau.


UN MESSAGE AUX MAURICIENS
La passion de Ramen Narainsamy pour les oiseaux remonte à son enfance, passée à Rose- Hill. « Avant même que je sache marcher, les oiseaux m’attiraient. Plus tard, je faisais l’école buissonnière pour les attraper et les élever en captivité » , raconte- t- il. Un intérêt qui va le pousser à partir, en 1959, étudier l’ornithologie en Grande- Bretagne.


Cinq ans plus tard, il intègre la Royal Air Force. Posté en tant que photographe dans le Lincolnshire, une région rurale de l’est de l’Angleterre, il en profite pour créer son propre parc d’oiseaux.

Petit à petit, il se spécialise dans la reproduction. Et en 1975, « j’ai eu l’occasion de reproduire pour la première fois en captivité le conure soleil, un perroquet au plumage jaune. Ce qui m’a valu la médaille attribuée par la Parrot Society » , dit- il fièrement.


De retour à Maurice en 1982, il est recruté au parc Casela, où il contribue à la reproduction d’oiseaux tels que l’ara, l’amazone, le gris du Gabon et le pigeon des mares. Il réalise alors que c’est une institution étrangère qui s’occupe de nos oiseaux endémiques. Avec des collègues, il crée donc, en 1989, la Dodo Society for the Protection of the Flora and Fauna.


Aujourd’hui, par l’intermédiaire de son livre, Ramen Narainsamy veut lancer un message aux Mauriciens, leur dire qu’il est de leur responsabilité de connaître les trésors de notre patrimoine naturel et de savoir comment les préserver.

La réalisation de cet ouvrage n’a toutefois pas été de tout repos. Il lui a fallu un an pour localiser les oiseaux puis quatre autres années pour réunir les 300 photos de 50 espèces que contient Birds of The Mascarene . De véritables expéditions, d’île en île, dans des conditions parfois extrêmes, et à ses propres frais ! De longues marches sur des chemins peu praticables avec des équipements lourds ! « Pour avoir la bonne photo, il fallait quitter la maison à 5 heures du matin et rester dehors jusqu’au crépuscule. Il fallait s’asseoir là et attendre le bon moment » , raconte- t- il. Mais il poursuit l’aventure. Il annonce en effet pour septembre prochain la publication d’un autre livre qui inclura les oiseaux des Seychelles.


Le livre Birds of the Mascarene est en vente dans les librairies à Rs 1300

Source : http://www.lexpress.mu/story/2742-decouvertes-ramen-narainsamy.html