Une véritable grappe de martinets !

12/5/13

De ornithomedia.com

Des centaines de martinets, surpris par un épisode de froid au cours de leur migration, ont été vus collés les uns contre les autres le long d'un tronc d'arbre.



Des Martinets ramoneurs (Chaetura pelagica) en dortoir dans une cheminée à Perryville, Missouri (Etats-Unis).
Photographie : Greg Schechter / Wikipedia


La torpeur constitue une réponse physiologique au froid et au stress chez plusieurs espèces d'oiseaux : elles peuvent ainsi réduire la température de leur corps et leur métabolisme (lire Chez les oiseaux aussi, qui dort dîne). Ce comportement est connu chez trois familles d'oiseaux, les Trochilidés (colibris), les Caprimulgidés (engoulevents) et les Apodidés (martinets).

Les colibris rentrent en torpeur lorsque leurs réserves énergétiques deviennent inférieures à un seuil minimal : il s'agit d'une adaptation essentielle à leurs besoins métaboliques intenses. L'Engoulevent de Nuttall (Phaelenoptilus nuttalli) peut d'entrer dans un état de torpeur pendant une longue période, et il a été vu hibernant dans des crevasses rocheuses. Des expériences réalisées sur les Martinets à gorge blanche (Aeronautes saxatalis) ont permis de confirmer que les Apodidés pouvaient eux aussi entrer en hypothermie.

Le Martinet ramoneur (Chaetura pelagica) est un migrateur qui se reproduit dans l'est de l'Amérique du Nord et qui hiverne dans le nord-ouest de l’Amérique du Sud. Avant l’arrivée des Européens, il nichait principalement sur les murs des cavernes et dans les arbres creux, mais on les observe désormais principalement dans les régions urbaines, où ils nichent et se perchent (pour se reposer ou dormir) dans les cheminées et dans d’autres structures artificielles comme les bouches d’aération, les vieux puits ouverts, les latrines, les citernes abandonnées et les phares. Des oiseaux non nicheurs se rassemblent en juin et en juillet dans des dortoirs nocturnes, essentiellement dans des conduits de cheminées, qui peuvent compter quelques centaines d'oiseaux. Ils peuvent aussi y rester durant la journée si celle-ci est trop froide. Ils sont rejoints en août par de nombreux oiseaux en migration vers le sud. Ces dortoirs post-nuptiaux, qui peuvent être occupés jusqu'en octobre, rassemblent des oiseaux de tous les âges. Dans la ville de London, en Ontario (Canada), on a constaté que certains dortoirs pouvaient compter plus de 1 000 martinets. On peut les voir se rassembler en grands vols en fin de journée, tournoyant quelques instants puis plongeant soudainement dans les cheminées pour y passer le nuit.



Des centaines de Martinets ramoneurs serrés les uns contre les autres contre un arbre à Beeville (Texas), avril 2012 (cliquez sur la photo pour l'agrandir).
Photographie : Sylvia Garcia-Smith


Des Martinets noirs (Apus apus) ont été observés passant la nuit dans le feuillage des arbres à cause de conditions météorologiques défavorables. Dans le sud de la Suède, entre 1982 et 2000, 118 martinets, essentiellement des juvéniles, ont été comptés dans des dortoirs qu'ils formaient en août dans des arbres. Ils y arrivaient au crépuscule, au plus tard 30 minutes après le coucher du soleil, parfois plus tôt quand le temps était froid et nuageux.

Les martinets passent la nuit dans des dortoirs, mais ils recherchent aussi des abris diurnes en cas de soudaine baisse des températures, quand les insectes sont peu nombreux. Le 25 novembre 1983, en Australie, on a ainsi découvert un Martinet épineux (Hirundapus caudacutus), une espèce migratrice, dans une branche creuse d'eucalyptus qui avait été abattu par un bulldozer. L'oiseau n'était pas blessé. Un épisode inhabituellement froid (avec des températures proches du gel en plein été austral) avait frappé la région lors des deux jours précédents. L'oiseau a été placé dans un centre de soins durant trois jours. Il entrait chaque soir dans un état de torpeur : sa température corporelle baissait graduellement en deux heures, passant de 38,5 °C à 28 °C (soit 3 °C au-dessus de la température ambiante), environ 20 minutes après avoir été placé dans une boîte pour la nuit. Le matin, sa température remontait de 28 °C à 38 °C en quelques minutes.

En avril 2013, Sylvia Garcia-Smith a réalisé une étonnante photo à Beeville au Texas, qu'elle a postée sur la page Facebook de l'Alachua Conservation Trust : des centaines de Martinets ramoneurs, sûrement surpris par un soudain épisode de froid, s’étaient "agglutinés" contre un tronc d'arbre pour se tenir chaud. Lire un article illustré sur cette observation étonnante sur le site web Mysoutex.com.

Source : http://www.ornithomedia.com/breves/veritable-grappe-martinets-00754.html

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